Eric Pringarbe
La simple évocation du Mékong fait naître en chacun de nous quantité d’images, de rêves, de fantasmes parfois. Rien en effet n’évoque plus dans nos esprits l’Orient que ce fleuve mythique resté longtemps inexploré et encore aujourd’hui, dans une certaine mesure, indompté. Du haut plateau tibétain où il prend sa source, le Mékong nous invite à découvrir l’ensemble des pays qui jalonnent sa route : la Chine méridionale, le Myanmar (ex-Birmanie), le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et finalement le Viêtnam où ses eaux s’alanguissent pour venir enfin, après un tumultueux périple de près de 4500 km, s’accoupler à l’océane immensité.
Il nous permet ainsi, au fil de l’eau, d’aller à la rencontre des populations qui vivent à ses abords et de prendre la mesure des multiples visages d’un des géants de l’Asie. Tout n’est ici qu’émerveillement : le contraste des paysages, tous plus beaux les uns que les autres ; les villes prestigieuses grouillantes d’activités ; les cités antiques, vestiges de civilisations millénaires et enfin ces peuples, hommes de terres et d’eaux, qui s’égrènent tout le long de ce fleuve majestueux en formant une des plus extraordinaire mosaïque ethnique.
Dans cet espace pluriculturel en mutation, les quelques 300 millions de personnes dépendant directement du fleuve pour survivre sauront-elles trouver, face aux enjeux économiques, les solutions d’un développement durable qui permettent au fleuve de poursuivre son oeuvre nourricière ?